ARRESTATION DE GILBERT DIENDERE : Beaucoup auront désormais le sommeil troublé

La triste page de la tentative de coup d’Etat vient d’être tournée. Retranché dans une enclave diplomatique avant l’assaut du camp Naaba Koom II, le général putschiste a tenté de négocier sa reddition. Mais en vain. Ce 1^er octobre, l’enfant terrible de Yako a été remis aux autorités de la Transition. Le mythe est désormais brisé. L’incarnation de la terreur depuis l’assassinat de Thomas Sankara a connu finalement une triste fin. Du summum de la hiérarchie militaire, il vient de péricliter vertigineusement dans le cercle des félons. Après avoir abandonné ses hommes en se faisant passer pour le négociateur pour une issue pacifique de la crise, puis pour une victime, c’est finalement par la petite porte, que celui qui a jadis porté la légion d’honneur française a quitté l’ex-RSP.

En étant entre les mains des autorités de la Transition, il est donc à la disposition de la Justice pour répondre du poignard planté dans le dos de la transition le 16 septembre dernier. Mais plus encore, celui qui, depuis octobre 1987, incarne la mauvaise conscience de Blaise Compaoré pourrait certainement faire avancer certains dossiers épineux tels ceux de Thomas Sankara et de Norbert Zongo, pour ne citer que ces deux.  Comme le rappelait Jeune Afrique, Diendéré est au courant de tout, il est l’homme le plus renseigné du Burkina. Et avec son arrestation, ils sont nombreux ceux qui auront le sommeil troublé et qui l’auront préféré mort. C’est donc le lieu d’attirer l’attention du gouvernement de la transition sur la nécessité d’assurer la sécurité du général putschiste. Il est primordial qu’il soit préservé pour pouvoir répondre effectivement devant la Justice. Inutile de rappeler que le gouvernement de transition portera l’entière responsabilité si le général Gilbert Diendéré venait à avoir mal à la tête. Comme le dit l’adage, un homme prévenu en vaut deux.

Tassuma Dosso