FIN DU DEMANTELEMENT DU RSP : ET APRES ?

L’actualité qui a cristallisé l’attention ces dernières heures est sans doute l’assaut de camp Naaba-Koom II par l’armée loyaliste. En effet, tout le peuple attendait impatiemment la libération de ce camp et partant, celle de tout le Burkina de la crainte qu’inspirait l’ex-RSP. Avec la prise de ce dernier bataillon du tristement célèbre régiment, c’est le plus fort symbole et pourquoi pas la dernière de l’ère Compaoré qui s’est écroulé. Les premiers à se réjouir de cette situation sont certainement le gouvernement et les organes de la Transition ; ce parce que la volonté populaire vient de leur arracher une grosse épine du pied. Doivent-ils pour autant se laisser bercer par l’euphorie de cette victoire obtenue grâce au sacrifice suprême des dignes fils du « pays des hommes intègres » ? Que nenni !

Plus que jamais, c’est le moment de reprendre véritablement la main et de conduire la transition à bon port. Pour ce faire, les autorités de cette transition doivent prendre conscience du rôle combien important qu’ils ont à jouer pour que le sacrifice des martyrs ne soit pas vain. L’on s’en souvient, avant le coup de force perpétré par le CND le 16 septembre dernier, la transition avait essuyé bon nombre de critiques relative à la gestion du processus. En effet, plus d’un estimaient que les premiers responsables avaient trahis l’âme du processus et se laissaient gagner par les lubies des s’attrapes prêts à sacrifier l’intérêt supérieur de la nation pour la satisfaction de leurs bas instincts. L’on se souvient encore, à ce propos, du tôlé qu’avait provoqué la « soi-disant » prime d’auto motivation que s’est octroyé le Conseil national de transition. Ce coup de force est quelque peu salvateur en ce sens qu’elle vient tirer la Transition de ce « sommeil » qui ne présageait rien de bon pour le pays. Plus que jamais, M’ba Michel et son équipe doivent recadrer les choses et avancer sereinement vers l’organisation des élections. En outre, sans peut-être le savoir, Diendéré et sa bande ont fait tomber les masques des ennemies de la transition, supposés ou réels. Inutile de rappelé que la toile d’araignée dans laquelle la transition s’était embourbée doit être complètement dépiécée, et ses auteurs sanctionnés à la hauteur de leur forfait. De même, les menaces extérieures qui pèsent sur le Burkina doivent être prises au sérieux. Rien ne justifierait que le démantèlement de l’ex-RSP retienne l’attention des Forces armées nationales au détriment de la sécurité des frontières du pays. La situation sécuritaire de la sous-région fait la preuve, si besoin est, que le terrorisme est une menace permanente ; et les situations d’instabilité sont le meilleur terreau pour la prolifération de la vermine.

Ainsi, le gouvernement de transition a désormais les coudées franches pour mener à bien la mission à lui confiée. Il devrait tirer les leçons de l’instabilité qui a été la sienne pendant les 11 derniers mois du processus de transition, passés sous l’épée de Damoclès du RSP.  Pour l’histoire, pour l’honneur des martyrs d’octobre 2014 et de septembre 2015 et pour le Burkina, la Transition doit se ressaisir et rester dans le droit chemin. Elle leur doit bien cela !

Tassuma Dosso